logo_préfecture logo_bfc logo_emfor
picto_imprimer

Jean-Clément, luthier

Témoignage #competence #conseils #metier

Mon parcours

 

Comme beaucoup de jeunes, je n’étais pas vraiment scolaire. J’ai suivi une formation de prothésiste dentaire qui m’a aidé à me rassurer car c’était manuel et valorisant. J’ai exercé pendant 5 ou 6 ans mais je ne me voyais pas faire ça jusqu’à la retraite. Comme j’aimais beaucoup la musique, j’ai commencé à m’intéresser à la fabrication d’instruments. J’ai rencontré un luthier qui m’a poussé dans cette voie. Finalement je suis entré dans son atelier à Grenoble et j’ai passé 3 ans à me former avec lui. On me disait qu’il n’y avait pas de débouchés, mais j’ai trouvé un job un peu par hasard à Paris, en discutant avec un luthier. Je suis resté 8 ans chez lui. J’ai appris à travailler chez des artisans.

Mon métier

 

Au départ, je voulais fabriquer des guitares mais en tant qu’artisan, c’est très difficile à vendre. Par rapport à la production industrielle, c’est même invivable tant la différence de prix est grande. Alors quand j’ai créé mon atelier, j’ai continué avec le violon. C’est l’instrument que l’on m’avait appris à façonner. Aujourd’hui, je ne regrette pas du tout d’avoir changé de voie.  Je fais un métier qui n’est pas menacé par les nouvelles technologies : je travaille de la même façon que les artisans d’il y a plusieurs siècles avec quasiment les mêmes outils. On ne parle pas d’obsolescence programmée. Quelqu’un qui achète un instrument à un bon luthier ne perd pas son argent.  

C'est un métier qui s’acquiert surtout par l’expérience, ce qui est le plus compliqué : on fait au maximum 6 instruments par an, le retour n’est pas rapide. On me demande souvent quel est le secret, mais il n’y en a pas, car il y a trop de paramètres et on n’a jamais le même matériau. Le seul secret, c’est l’expérience.

Publié le 10/01/2023

Mis à jour le 22/11/2023

Le seul secret, c’est l’expérience.
Photo de Jean-Clément, luthier
picto_conseils_temoignage

Mes conseils

  • Il faut évidemment des aptitudes manuelles. Avoir une connaissance du bois et une sensibilité à cette matière, c’est mieux.
  • Il faut aussi avoir des qualités d’écoute. On peut ne pas être musicien, mais il faut pouvoir comprendre ce qu’un commanditaire raconte, ce qu’il attend de son instrument. Chaque musicien a ses propres attentes, veut un instrument sur mesure et pour y répondre, il faut une bonne oreille.